![]() Les travaux commencent en 1767 sur une partie du domaine de Clagny, ancienne propriété de Mme de Montespan, et les pierres utilisées viennent, pour une part, du château de la favorite royale et, pour l'autre, des carrières de St-Leu et d'Arcueil. Mais la Reine ne voit pas l'achèvement des travaux, elle disparait en 1768. Ses filles continuent son oeuvre et, le 29 septembre 1772, les bâtiments sont inaugurés par Louis XV. Le couvent se consacre, selon les règles de la congrégation et la volonté de la fondatrice, à l'éducation des jeunes filles; la petite noblesse de la cour est le milieu qui fournit le plus d'élèves à cette institution. |
Le succès de l'établissement prend fin avec le départ
de Versailles de la famille royale en octobre 1789. En 1790, un inventaire
des biens est ordonné, après la mise à la disposition de la Nation des biens
du clergé. Les chanoinesses abandonnent définitivement leur Couvent en 1792.
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En 1801, la ville, après la fermeture de l'Ecole Centrale
du département, souhaite la création d'un Lycée pour compenser la
perte d'activité résultant de l'évolution politique et offrir des facilités
scolaires aux riches familles étrangères qui séjournent à Versailles. Dans
un habile plaidoyer, le Conseil Municipal fait ressortir l'avantage qu'offre
Versailles de "préserver les jeunes des vices qui inondent la capitale"
et de posséder les locaux nécessaires pour une rapide installation.
Dès lors, le Lycée traverse le siècle, devenant Collège Royal de première classe en 1816, assimilé aux Collèges Royaux de Paris en 1819, développant les classes préparatoires aux grandes écoles et comptant plus de 500 élèves grâce au long provisorat de Théry. ![]() Les bouleversements politiques du siècle, sensibles à travers ces changements d'appellation, ponctuent la vie du Iycée entraînant des troubles importants: révoltes d'élèves pendant la Restauration, affrontement entre élèves durant la Monarchie du Juillet et la Seconde République, transformation en hôpital allemand pendant la guerre de 1870. La croissance des effectifs entraîne la construction de nouveaux bâtiments, assez hétéroclites, aux dépens du potager du lycée, mais ne modifie pas la vie quotidienne des élèves qui reste marquée par la discipline militaire du Lycée napoléonien (uniformes, mouvements au tambour, cachots), particulièrement sévère pour les internes. Cette dureté de la vie est, il est vrai, tempérée, de temps à autre, par de violents chahuts, des distributions de prix solennelles et grandioses et les banquets de la St_Charlemagne. Le Lycée compte, alors, quelques brillants élèves: des membres de l'Académie des Sciences, comme Lissajous, des historiens comme L.Halphen, des officiers comme le général Mangin ou le maréchal Franchet d'Espércy, de nombreux ingénieurs, médecins, avocats, généraux, hommes politiques sont passés par ses murs. |
La croissance du Lycée s'accélère au XX° siècle,
il scolarise les garçons de la 11° aux classes préparatoires aux
grandes écoles. Le Lycée Hoche reste un acteur de l'histoire de France: La Première Guerre Mondiale le transforme en hôpital et est à l'origine du sacrifice de dizaines d'anciens élèves, professeurs et agents. La Seconde Guerre le voit devenir un centre d'accueil, une caserne, une chapelle ardente au gré des bouleversements que subit Versailles: l'exode, l'occupation, les bombardements meurtriers. Lui-même bombardé en 1944, le Iycée connaît une rentrée de la Libération dans des bâtiments pillés. ![]() Le Lycée Hoche entamera en 2003 son troisième siècle d'existence; un Lycée qui compte parmi ses anciens élèves d'aussi brillantes et originales personnalités que le saint-simonien Enfantin, Boris Vian et Raymond Aron ne pourra que rester fidèle à ses traditions et à sa mission : la réussite et l'épanouissement de ses élèves. |