L'église Notre-Dame de Versailles
paroisse royale
 
 

Située au coeur de Versailles, l'Eglise Notre-Dame est une parcelle du château.
Nous vous proposons de la découvrir comme vous le souhaitez.

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Histoire
Architecture
 

Histoire de l'église
 
 Le diocèse de Versailles
 L'origine de l'église
 Les cloches
 Le grand orgue
 L'orgue du Grand Choeur
 La paroisse Notre-Dame pendant la Révolution
 

Le diocèse de Versailles

Historique
Le Diocèse de Versailles, suffragant de Paris, a été créé par le Pape Pie VII, à la suite du Concordat de 1801, promulgué en avril 1802 à Notre-Dame de Paris.
Il comprenait les deux départements de Seine-et-Oise et d'Eure-et-Loir.
En 1822, le département d'Eure-et-Loir a été détaché du Diocèse de Versailles par le Pape Pie VII qui rétablit l'antique diocèse de Chartres.
Auparvant, le territoire du Diocèse de Versailles appartenait par parties très inégales aux Archidiocèses de Paris, Rouen, Sens, et aux diocèses de Beauvais, Chartres, Evreux et Senlis.
Le 9 octobre 1966, en la fête de Saint-Denis, et dans le réaménagement d'ensemble de la Province de Paris, le Diocèse de Versailles a été identifié au territoire du territoire du département des Yvelines par lettre autographe du Pape Paul VI.

Evêques de Versailles
Louis CHARRIER DE LA ROCHE                                     1802 - 1827
François-Etienne BORDERIES                                            1827 - 1832
Louis-Marie BLANQUART DE BAILLEUL                       1833 - 1844
    nommé Archevêque de Rouen
Jean-Nicaise GROS, Evêque de Saint-Dié, 1843                  1844 - 1857
Jean-Pierre MABILE, Evêque de Saint-Claude, 1851           1858 - 1877
Pierre-Antoine-Paul GOUX                                                  1877 - 1904
Charles-Henri-Célestin GIBIER                                            1906 - 1931
Benjamin-Octave ROLAND-GOSSELIN                            1931 - 1952
Félix GUILLER                                                                    1953
    nommé Evêque de Versailles puis renommé à Pamiers
Alexandre-Charles RENARD                                               1953 - 1967
    nommé archevêque de Lyon, promu Cardinal en 1967
Louis SIMONNEAUX                                                         1967 - 1988
Jean-Charles THOMAS                                                        1988

Evêques originaires du Diocèse
Mgr GUIBERT, ancien Evêque de Saint-Denis de la Réunion
Mgr MENAGER, ancien Archevêque de Reims
Mgr GUFFLET, ancien Evêque de Limoges
Mgr LE BOURGEOIS, ancien Evêque d'Autun
Mgr MALBOIS, ancien Evêque de Corbeil
Mgr ROUSSET, ancien Evêque de Pontoise
 
L'origine de l'église Notre-Dame

La construction de l'église Notre-Dame a été ordonnée par le Roi Louis XIV pour pouvoir exercer le culte imposé par la religion officielle. Cet édifice fut construit pour suppléer la petite chapelle du château ne convenant qu'aux prières de la famille royale.

Les cloches

Fin avril 1686 : Drouart et Nainville fondeurs, placèrent 6 cloches donnant les notes do, ré, mi, fa, sol, la. L'archevêque de Paris les bénit le 3 mai. Le dauphin, la dauphine et quatre autres princes de sang acceptèrent le parrainage.

19 septembre 1722 : Le curé Maurice Bailly bénit une cloche.

27 mars 1760 : La troisième cloche étant cassée depuis plusieurs années, les marguilliers, sous la présidence du curé Jean Rance, décidèrent de la faire refondre par Desprez, maître fondeur à Paris. Gamain, marguillier-comptable, payera ce qu'il conviendra légitimement, plus la matière qui pourra avoir été employée au-delà du poids actuel de ladite cloche cassée.

29 mai 1760 : Les marguilliers se réunirent à nouveau car la deuxième cloche s'était trouvée cassée le lundi précédent. Une nouvelle décision, concernant la troisième et la deuxième cloche, fut prise. Michel-Philippe Desprez, fondeur, rue du Faubourg-Saint-Martin, à Paris, rendra les deux cloches après les avoir fondues d'un son harmonieux et d'accord avec les autres cloches. Les deux cloches seront pesées, en présence de MM. Les Marguilliers en charge, avant et après la fonte. Il sera tenu compte de cinq livres par cent pesant pour le déchet de l'ancienne matière. L'augmentation de la matière sera payée 32 sols par livre. Desprez touchera, pour façon de ses cloches, 40 livres par cent pesant, et sera tenu de faire descendre du clocher, porter à Paris et rapporter à Versailles à ses frais, d'inscrire dessus les lettres, noms et qualités des parrains. Le fondateur rendra ses cloches à la fin du mois de juillet prochain. Nous ignorons si cette dernière clause fut strictement observée, en tous cas, M. Rance ne bénit pas les nouvelles cloches.

12 janvier 1782 :  Malgré l'opposition des "Bâtiments", la paroisse augmenta le nombre de ses cloches. La bénédiction eut lieu ce 12 janvier : la première, nommée Louis, par le roi et la reine ; la deuxième, Louise-Marie, par le dauphin ; la troisième, Marie, par Monsieur ; la quatrième, Thérèse, par le comte d'Artois ; la cinquième, Elisabeth, par Mme Elisabeth ; la sixième, Adélaïde ; la septième, Victoire ; la huitième, Sophie.

7 juillet 1786 : Le curé Jacob procéda à la bénédiction de deux cloches : l'une, nommée par le duc de Normandie, représenté par la duchesse de Polignac ; l'autre, par Mme Elisabeth, qui délégua Diane de Polignac.

28 février 1793 : L'évêque a beau clamer sa soumission aux lois, chaque jour elles se tournent contre lui, perdant un peu plus de son autorité. La commune de Versailles demande, le 28 février 1793, la suppression de six cloches dans la paroisse Notre-Dame, chargeant le procureur général syndic de consulter le district ; mais le 11 mai, le curé Jean-Julien Avoine écrit à la municipalité, demandant "de laisser subsister, pour le service de Notre-Dame, la plus grosse cloche et une des moyennes".

6 novembre 1815 : Le roi met à la disposition de l'église trois cloches, déposées dans les magasins de la mairie et provenant de la démolition de l'ancien couvent des Récollets. Le bronze servit à fondre une cloche de 2000 kilos, mesurant 1 m 47 de diamètre et 1 m 39 de haut. La paroisse désira que Louis XVIII acceptât d'en être le parrain.

25 juin 1816 : Avant d'entrer dans son appartement, le curé, les vicaires et les administrateurs de la paroisse furent présentés au roi par le prince de Poix, gouverneur du château et marguillier d'honneur de la paroisse. M. l'abbé Rousseaux s'exprima ainsi : "Depuis longtemps, nous désirons mettre aux pieds de Votre Majesté l'hommage de notre respectueux dévouement et d'y joindre celui de notre reconnaissance pour l'insigne faveur qu'elle daigne nous accorder en nommant avec Son Altesse Royale, Mme duchesse d'Angoulême, la cloche que nous faisons fondre en ce moment ; c'est un monument que les paroissiens de Notre-Dame érigent et consacrent au souvenir du retour de Louis le Désiré et de la restauration de la France". Le roi dit : "Je vous remercie, Monsieur le Curé, du sentiment que vous me manisfestez, et je me recommande à vos prières". Le baptême de la cloche, selon les anciens usages, eut lieu le 15 novembre, par Mgr l'Evêque, en présence des autorités. Le prince de Poix représentait le roi, et la duchesse de Damas la duchesse d'Angoulême. Ad Gallie restaurationis memoriam Ludovico desiderato, reduce Beatae Mariae Virginis, parochiani Deo me sacrarunt, portait comme inscription la cloche.

En 1854 : Mgr Gros, évêque de Versailles, bénit à Notre-Dame trois cloches : Eugénie-Julie-Henriette, nommée par le comte de Saint-Marsault, préfet, et la comtesse, sa femme. La seconde eut pour parrain et marraine, le baron Saillard, receveur du département, et sa femme. Dame Henriette Francfort, présidente des dames de Charité, donna son nom à la troisième.

Le grand orgue

Le grand orgue de l'église fut construit de 1687 à 1691 par Julien Tribuot.
En 1766, François Henri Clicquot y apporte quelques modifications.
En 1834, Louis Paul d'Allery procède à une restauration
En 1868, Merklin le reconstruit complètement. Lors de ses travaux, le buffet blancet or à l'origine a été transformé en chêne ciré.
En 1912, 1922 et 1635, on y apporte de légères modifications.
En 1948, Gonzales procède à un important travail de restauration.
En 1970, Muller fait une adjonction de 6 jeux et Marciet réharmonise complètement l'instrument.
En 1989, le facteur Marciet procède à un relevage de l'instrument.

Le buffet construit en 1687 par Antoine Rivet (classé le 21 novembre 1930) :

D'illustres organistes tinrent cette tribune spécialement Jean-Noël Marchand, Ordinaire de la musique du Roi de 1686 à 1710, auquel succéda son fils Guillaume Marchand jusqu'en 1738, puis son petit fils Guillaume Martin Marchand jusqu'en 1769.
Me Geoges Robert est l'actuel titulaire depuis 1948.

Composition du grand orgue

Grand orgue
                                 Flûte  4
Bourdon 16                Doublette  2
Montre  8                   Dessus Cornet  5 rangs
Diapason  8                Fourniture  6 rangs
Flûte  8                      Bombarde  16
Bourdon  4                 Trompette  8
Prestant  4                  Clairon  4

Positif
                                 Larigot  1  1/3
Montre  8                  Fourniture  5 rangs
Bourdon  8                Cymbale  3 rangs
Prestant  4                 Cymbale Tierce  5 rangs
Flûte à cheminée  4    Trompette  8
Nazard  2  2/3           Clairon  4
Doublette  2              Cromorne  8
Tierce  1  3/5            Chalumeau  4

Récit
                                Quarte  2
Viole de Gambe  8     Tierce 1  3/5
Voix céleste  8           Piccolo  1
Flûte  8                     Plein Jeu  4 rangs
Bourdon  8               Bombarde  16
Principal  4               Trompette  8
Flûte Echo  4            Clairon  4
Nazard  2  2/3          Basson-Hautbois  8
Doblette  2               Voix humaine  8

Pédale

Soubasse  32            Basse  8
Principal  16             Principal  4
Flûte  16                  Flûte  4
Soubasse  16            Bombarde  16
Principal  8              Trompette  8
Flûte  8                    Clairon  4
 

L'orgue du Grand Choeur

L'église paroissiale et royale de Notre-Dame de Versailles possédait un grand orgue depuis sa construction en 1686. Le facteur en avait été Julien Tribuot. Il a fait l'objet d'une commémoration pour le tricentenaire de sa construction.

Un orgue de choeur neuf avait été construit par Merklin suivant devis du 29 septembre 1869 pour la somme de 12000 F. Vingt ans après, un sérieuse transformation est à l'ordre du jour. Etant donné que la fabrique n'est pas tout à fait satisfaite de Merklin, on s'adresse aux fils Abbey qui fournissent un devis le 21 octobre 1889 pour un orgue neuf de deux claviers de 56 notes, un pédalier à l'allemande de 30 touches, six pédales de combinaisons et treize jeux, sommier en deux parties à double laye de soupapes, une soufflerie à double pompe et double réservoir, pour le prix de 15000 F, plus buffet et montre pour 2000 F, soit au total 17000 F.

Merklin apprend cette démarche et exprime dans une lettre du 22 octobre sa peine de savoir qu'on avait appelé Abbey alors qu'il était le facteur de la paroisse depuis plus de vingt ans. Il ne reçut pas de réponse.

Le devis d'Abbey reste sans suite. Cependant des réclamations se faisaient jour au sujet de l'état de cet orgue. C'est ainsi que, dans une lettre du 14 octobre 1892, M. Fauchet, maître de chapelle, se plaint de disposer d'un instrument impuissant, indigne de l'église, grêle et creux. Il le compare avec celui de Saint-Symphorien, de huit jeux, mais plus joli comme timbre et comme sonorité, ainsi qu'avec celui de la cathédrale, de quatorze jeux, mais de beaux jeux.

Le 15 février 1892, un traité est passé entre le curé Edouard Vigeas et la fabrique d'une part et MM. Eugène et John Abbey d'autre part pour la fourniture d'un orgue dont la composition a été modifiée et amplifiée par rapport au devis de 1889, le prix de l'instrument s'élevant à 18500 F, sans buffet, mais seulement une enveloppe en boiserie de sapin provisoire, l'ancien orgue étant repris pour 6000 F.

La réception est prononcée le 20 janvier 1893 par une commission composée du curé Vigeas, de Chevalier, président du Conseil de fabrique, Rudelle, président du bureau des marguilliers, Fauchey, organiste de Saint-Thomas-d'Aquin à Paris, Fauchet maître de chapelle de Notre-Dame et lebossé, organiste de Notre-Dame. Eugène de Bricqueville est le secrétaire-rapporteur. L'instrument a été reconnu excellent dans toutes ses parties, habilement construit, fonctionnant à souhait et doué d'une puissance étonnante eu égard à ses dimensions. Deux remarques sont faites : le tirage pneumatique des registres s'opérant instantamément et favorisant rapidement les combinaisons, d'autre part les basses alimentées par des sommiers spéciaux pneumatiques. La soufflerie est d'une construction irréprochable avec les caractères de la facture Abbey. La commission ne peut que faire l'éloge de la qualité des timbres, la diversité des effets, la rondeur de l'instrument et adresse ses félicitations aux facteurs Abbey.

Ceux-ci, par une lettre du 22 août 1893, font remarquer qu'ils ont ajouté deux pédales non prévues au devis pour 1000 F. Ils comparent cet orgue de dix-huit jeux pour 19500 F avec celui de la cathédrale qui a quatorze jeux et a coûté 24000 F sans le buffet.

Par ailleurs, Eugène Gigout, compositeur, organiste de Saint-Augustin à Paris, procède à une expertise de cet orgue.

La même année, les Abbey réparent le garnd orgue pour 1100 F et reçoivent un contrat d'apprentissage pour 250 F par an, en remplacement de Merklin.

L'orgue fut relevé par la maison Abbey en 1911 ; il se trouve toujours actuellement dans le choeur ; mais transformé en 1974 à la suite de la suppression des boiseries, il se présente maintenant sans buffet.

Il comprend 2 claviers manuels de 56 notes et un pédalier de 32 notes. La traction des claviers est mécanique et celle des registres est électro-pneumatique.
Cet orgue comporte 21 jeux, soit 6 au clavier de grand orgue, 10 au clavier de recit, et 5 à la pédale.
Romantique à l'origine, la composition de cet orgue est désormais classique avec suppression de la boîte expressive du deuxième clavier.

J.F. Premont est titulaire depuis 1980.

Composition actuelle

Clavier de grand orgue

Montre  8               Plein Jeu  4 rangs
Bourdon  8             Cornet  4 rangs
Prestant  4              Trompette  8

Clavier de Récit

Bourdon  8             Clairon  4
Principal  4             Cromorne
Quarte  2                Viole  8
Nazard                   Trompette  8
Tierce                    Plein Jeu

Pédale

Soubasse  16          Flûte  4
Bourdon  8            Basson  16
Flûte  8
 
 
La paroisse Notre-Dame pendant la Révolution

A la veille de la révolution, la paroisse Notre Dame est desservie par 14 prêtres qui vivent en communauté, avec 5 lazaristes attachés à la chapelle du chateau, dans la maison de la mission.
Le 24 juin 1789, Versailles est le théâtre d'une violence "inouïe". Monseigneur de Juigné est attaqué à la sortie des Etats Généraux. Trois mois plus tard, les dramatiques journées d'octobre annoncent le déclin de la monarchie et de la ville de Versailles.
On peut tenter de voir vivre la paroisse Notre-Dame en cette période d'angoisse et de restriction des liberté politiques et religieuses.

Comment se comporte le clergé de Versailles? Tout d'abord, le clergé de Versailles va tenter de trouver un compromis avec les révolutionnaires. Les frères Jacob, curés de Notre Dame et de saint Louis, tentent de concilier leur devoir avec les espoirs de leurs concitoyens et élaborent une formule de serment à la constitution qui réserve les droits de l'église, celle-ci est repoussée. Le Clergé insermenté de Versailles a dû quitter Versailles dès la première quinzaine de février, sauf quelques lazaristes qui poursuivent un ministère clandestin.
Après le 22 janvier 1793, les registrés paroissiaux ne sont plus tenus par l'évêque Avoine et ses vicaires à cause du décret de cette même date qui l'interdit.
Puis vint la terrible histoire des cloches. La révolution nécessitant des canons, de nombreuses cloches de Notre Dames sont détruites sur place et emmenées pour être fondues. Le 7 novembre 1793, il y a une déprétisation générale. La fermeture des églises est votée mais non sans conflits. L'église de Notre Dame est complètement dépouillée et transformée en ce "Temple de la raison".

Les réfractaires.
Ils doivent être prudents et discrets. Les catholiques "orthodoxes" (les catholiques qui respectent la doctrine catholique à la lettre) font mine d'un rare courage, beaucoup ont connu la prison et leur chef Grandpré a connu la déportation. Après le 10 aout et l'effondrement de la monarchie, les décrets frappés du véto du Roi devenaient exécutaires, une vague d'arrestations se déchaine contre les prêtres insermentés et le 26 aout, un décret oblige tous ceux qui ne sont ni infirmes, ni grands vieillards à quitter le territoire national dans un délai de 15 jours, sous peine de déportation en guyane. Heureusement, ils échappent presque tous à l'affreux massacre des 9 et 10 septembre. Selon la loi du 26 mars  1799, il y a désarmement des suspects. Les menaces n'empêchent pasles prêtres réfractaires d'exercer leur ministère.
A partir de 1795, les catholiques reprennent courage et sortent de l'ombre peu à peu.

La reprise de possession de l'église par les fidèles est symboliquement figurée par la remise à Lesseps, "un des administrateurs de l'église du culte catholique à Notre Dame", le 11 juillet (25 messidor), par Denis, officier municipal, de la "quantité de 5 clefs appartenantes ou dépendantes des armoires ou portes de la dite église".

Fin 1795, de nouvelle lois visant à maintenir l'ordre dans les rangs des prêtres réfractaires sont votées.
Or, ces lois n'étant pas appliquées par le clergé de Notre-Dame, l'affaire prend de l'ampleur dès que les juges en sont avertis. Il s'en suit l'arrestation de onze prêtres.

Après l'échec de la municipalité face au refus de Notre-Dame et de son clergé de prêter serment, d'autres lieux de culte sont inspectés. C'est alors que le 16 janvier 1798, la municipalité prend un arrêté pour fermer les quatre oratoires où le culte estcélébré clandestinement. Ainsi l'église est-elle fermée le 15 septembre 1798 (25 Fructidor) et ne devient qu'un lieu de culte décadaire.

Cependant, durant cette période de troubles, les registres des baptêmes sont régulièrement tenus. Il
advient même que plusieurs baptêmes sont célébrés dans la même journée.

L'église est par la suite reprise par la municipalité pour célébrer le culte décadaire, consistant à la lecture des lois et la célébration des mariages en série. Pour assurer la dignité de ses fêtes, la municipalité fait de son mieux pour ne pas trop dépenser, car les fonds sont bas.

A partir du 12 octobre 1798, les catholiques n'ont plus à leur disposition pour le culte que l'église St Symphorien. En outre, ils manifestent comme même leur foi avec tant de conviction que les administrateurs du département s'en inquiètent. C'est alors que survient la mort d'un important collaborateur réfractaire du curé Grandpré, et les contemporains craignent la fin de l'église.

En décembre 1799, Bonaparte encore consul se préoccupe de la libération des prêtres déportés et prend une nouvelle mesure : les citoyens peuvent utiliser librement leurs édifices. Mais à Versailles, deux clérgés vont tenter de prendre pied dans Notre-Dame : constitutionnel et réfractaire. Cependant, il s'avère vite que la cohabitation de ces derniers est impossible à Notre-Dame. Ensuite, le ministre de l'intérieur déclare que les églises St Symphorien et St Louis doivent suffire aux catholiques de Versailles et que Notre-Dame doit rester affectée au solennités décadaires.

Quelque temps après avoir déclaré que Notre-Dame pouvait être remise à la disposition des citoyens, le maire fait savoir qu'il n'ira plus célébrer le décadi à Notre-Dame.

Les cloches résonnent de nouveau le 9 novembre 1801, après huit ans de silence.

Le 15 septembre1802, Granpré souhaite rétablir la croix sur le dôme de l'église et est redésigné curé par l'évêque.

Des milliers de Versaillais accueillent le pape Pie VII qui est amené à déclarer :
"Est-ce donc là le peuple que l'on disait si irreligieux ? "

 
 

Architecture de l'église

 Le style
 Les matériaux utilisés
 
Le style

Les matériaux utilisés

EXTRAIT DU RECUEIL DE DEVIS DES BATIMENTS DU ROY

Année 1684 (A222 AdY)
 
I Maçonnerie

"Devis des ouvrages de maçonnerie qu'il convient faire pour la construction de l'Eglise Paroissiale que le Roy désire faire bastir (bâtir) à Versailles, suivant et conformément aux Plans, Elévations et Profils qui en ont été faits par le Sieur Mansard, premier architecte de sa Majesté, le tout des qualitez (qualités) de mâtereaux, longueurs, largeurs et hauteurs, formes et façons cy-après déclarées, ainsi qu'il ensuit.

Le rez-de-chaussée d'icelle (de cette) Eglise sera élevé de trois pieds et demy plus haut que les rez-de-chaussée où elle sera bastie (bâtie), en sorte qu'il conviendra monter de sept marches, comme il est marqué par les plans, élévations et profils.

Ladite Eglise en son total contiendra trente-six toises de longueur, et dix-sept et demy toises de largeur, le tout aux environs de dehors en dehors auxquelles étendues elle sera distribuée à une Nef, et un Chœur en continuation d'icelle, un rang de bas costez (côtés), chacun costé desdites Nef et Chœur qui tournera au derrière dudit Chœur, et un rang de Chapelles à costez de chacun desdits bas costez, lequel tournera aussi derrière d'iceux (de ceux-ci), avec une grande croisée qui traversera toute la largeur de ladite Eglise du dedans œuvre ce l'un des murs des costez d'icelle, jusques au dedans œuvres de l'autre, et séparera la Nef, et les bas costez, et Chapelles aux costez d'icelle d'avec les Chœur, et les bas costez et Chapelles aux costez d'iceluy (de celui-ci), comme le tout est marqué et figuré sur le plan.

Ladite Nef, le Chœur et la croisée de ladite Eglise, auront chacun cinq toises quatre pieds de largeur, chacun bas costez dix-sept et demy pieds, et chacune Chapelle neuf pieds, le tout dans œuvre et le tout au nid des murs et pilliers, sans comprendre aucunes épaisseurs desdits murs et pilliers, ni des avants-corps, dessorets et pilastres, comme il est pareillement marqué par les plans et profils.
[...]

Ladite Eglise sera décorée d'un ordre Dorique par le dedans d'icelle;
[...]

Le portail de la principale entrée de l'Eglise sera décoré d'un ordre Dorique par bas, et un ordre Ionique au-dessus ledit ordre Dorique, sera orné en sa face de quatre colonnes dudit ordre, avec les niches, corps, arrière-corps, pilatres et autres ornements d'Architecture marquez...

L'ordre Ionique au-dessus sera aussi composé d'un autre socle de ladite hauteur de quatre pieds, posé sur la corniche de ladite Dorique.

Qualitez des materaux (matériaux) qui seront employez à la construction des ouvrages de ladite Eglise.

Les mortiers seront composez de deux cinquièmes parties, les cinq faisant le tout, de la meilleure chaux qui s'employe ordinairement à Versailles, et les trois autres cinquièmes parties, du meilleur sable desdits lieux, et des environs, bien broyé et incorporé avec ladite chaux.

Les maillons seront aussi les meilleurs qui s'employent ordinairement audit lieu de Versailles, posez sur leur plat, en bonnes liaisons les uns sur et entre les autres, tout au corps des murs qu'en leurs paroiments.

Toutes les pierres dures seront bien ébouzinées jusques au vif et dur d'icelles, ensorte qu'il n'y reste aucun bouzine, n'y tendre desdites pierres.

Toutes les pierres de Saint Leu et Trossy, qui seront employées aux mesmes ouvrages, seront aussi proprement taillées et rongées au feu.

Toutes les susdites pierres tout dures que tendre seront proprement assises et posées en bonnes et suffisantes liaisons, au moins de dix pouces les unes sur les autres, avec cette observation, qu'elles auront aussi au moins dix pouces de joints carrez en leurs bouts où elles se joindront les unes aux autres, et toutes icelles posées, coudées, fichées et jointoyées avec morties des qualitez cy-dessus déclarées.

II Menuiserie

Lesdites chaires seront faites au nombre et des dispositions et distributions marquées par les plants et dossiers qui en seront faits par le sieur Mansart premier Architecte du Roy et en surplus des qualitées, foncues et façons de celles qui sont faites à l'Eglise des Soldats de l'Hotel Royal des Invalides.

Construction
Tous lesdits Ouvrages seront faits de beaux et bons bois de chesnes, seins, secs et auts, loyaux et marchands, sans noeuds, trous, trous, tampons, maistics ni fustées, le tout très proprement rabotté, travaillé et assemblé ; mortaises, languettes, reisneures et clefs, suivant que l'art de meunuiserie, et les qualitez des ouvrages le pourront requirir.
 

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